1921

Traité no 11

Le gouvernement canadien n’était pas enthousiaste à l’idée d’étendre les droits issus de traités au nord du 60e parallèle au-delà des frontières du Traité no 8. Le chef comptable a fait remarquer qu’en 1910, il n’y avait pas de fonds pour s’engager sur des promesses ou négociations de traités. On a fait remarquer que les Dénés du Nord cherchaient une entente qui les mettrait sur un pied d’égalité avec leurs parents et amis visés par le Traité no 8. Ils n’avaient pas l’intention de céder leurs terres, mais ils voulaient avoir accès aux services du Sud du Canada prévus dans un traité. Le gouvernement canadien n’a pas vu l’intérêt d’étendre ces services à un groupe de personnes si distantes les unes des autres.

Tout cela a changé en 1920 lorsque la compagnie pétrolière Imperial Oil a mis un puits en production près de Fort Norman. Le commissaire aux traités Henry A. Conroy, appuyé par l’évêque Breynat, a été envoyé en 1921 pour obtenir les signatures requises pour le Traité no 11 préparé par Ottawa. M. Conroy avait reçu l’ordre de s’en tenir à l’ébauche originale du Traité no 11 : « Vous devriez être guidés par les conditions qui y sont énoncées et… aucune autre promesse ne devrait être faite par vous aux Indiens. ​(Fumoleau, 2004)​

Un avis a été envoyé à l’avance informant qu’une équipe de négociation de traités voyagerait vers le nord à l’été de 1921. Les arrêts à Fort Providence, Fort Simpson, Wrigley (Fort Wrigley), Tulita (Fort Norman), Fort Good Hope, Tsiigehtchic (Arctic Red River), Fort McPherson et Behchokǫ (Fort Rae) ont permis de recueillir les signatures requises pour conclure le traité. Cependant, les divergences d’interprétation entre le gouvernement et les peuples autochtones demeurent à ce jour litigieuses. Le maintien de l’accès aux terres pour la chasse et la pêche était alors le principal enjeu pour chaque bande qui négociait avec la Commission chargée de négocier les traités. L’histoire orale décrit une entente qui n’affecterait pas la relation du peuple déné avec la terre.

Henry A. Conroy est mort un an plus tard en 1922, sans avoir laissé de dossier sur les promesses orales, mais beaucoup de gens présents se sont souvenus de ce qui a été dit. Aux négociations du Traité no 11, les signataires, dont Mgr Breynat, se sont battus pour que le gouvernement fédéral tienne ses promesses.

Dans une entrevue accordée à John Last de la CBC lors des célébrations du centenaire de la signature du Traité no 11, Norman Yakeleya, le chef national déné, a dit qu’ « ils avaient convenu … d’un traité de paix et d’amitié », alors que le texte du traité présenté par le gouvernement prétendait que les peuples autochtones avaient cédé leurs droits de chasse et leurs terres au Canada. Selon l’histoire tłıchǫ, au moment de la signature, le chef Monfwi a déclaré : « Tant que le soleil brillera, que l’eau coulera et que la terre sera là, nous pourrons conserver notre mode de vie. »

La question du traité no 11 est complexe. Un examen critique du processus a suscité l’indignation des peuples autochtones de tout le territoire visé par ce traité. Les revendications territoriales modernes, les négociations sur l’autonomie gouvernementale et les ententes comme l’Accord sur les revendications territoriales globales des Tłı̨chǫ et l’Accord sur l’autonomie gouvernementale de Délı̨nę visent à corriger les difficultés du document original.