1991

Ndilǫ, la « fin de l’île »

La collectivité de Ndilǫ de la Première Nation des Dénés Yellowknives se trouve à l’intérieur des limites municipales de Yellowknife, sur l’île Latham. Fournissant un accès privilégié à la cueillette des baies, à la chasse et à la pêche, cette terre traditionnelle devient rapidement une partie importante du territoire du chef Drygeese.

Les Dénés Yellowknives sont des descendants des T’satsaot’ine, peuple autochtone lié aux Chipewyan, installé autour du Grand lac des Esclaves lorsque les non-Autochtones arrivent. Les voyant utiliser du cuivre, les colons les surnomment « Indiens du cuivre » et plus tard « Indiens de Yellowknife » (« du couteau jaune »). T’satsoat’ine, également orthographié Tetsǫ́t’ıné, signifie peuple du cuivre ou du métal. Les Dénés Yellowknives se nomment également Dénés Wiiliideh, d’après le nom traditionnel de la rivière Yellowknife.

Les Dénés Yellowknives adhèrent au Traité 8 le 25 juillet 1900, lorsque Imeh, aîné Drygeese, rencontre les signataires du traité à Fort Resolution. Plus tard, le nouveau chef, Susie Drygeese, délimite les territoires de chasse autour des terres traditionnelles des Dénés Yellowknives sur la rive nord du Grand lac des Esclaves, qui deviennent par la suite la réserve de chasse de Yellowknife en 1923. Les Dénés Yellowknives appellent alors cette région le territoire du chef Drygeese en l’honneur de leur ancien chef, qui souhaitait protéger les terres pour qu’elles servent au mode de vie traditionnel autochtone.

Dans les années 1930, la ruée vers l’or transforme la région de Yellowknife, entraînant également des répercussions pour les Autochtones vivant sur le territoire du chef Drygeese. Les Dénés occupent toujours l’ancien peuplement de Dettah, à l’entrée de la baie de Yellowknife, mais il faut maintenant construire de nouveaux logements pour accueillir les familles dénées de plus en plus nombreuses à Yellowknife. En 1951, le gouvernement fédéral propose le « lot 500 », à l’extrémité de l’île Latham, comme zone réservée aux Autochtones. La Première Nation des Dénés Yellowknives affirme que les familles ont été forcées de quitter les villages de la côte nord pour s’installer en ville. Selon le rapport « Can’t Live Without Work », préparé pour l’Alliance des Métis du Slave Nord, la création de cette zone a servi les intérêts de la ville de Yellowknife en plein développement en forçant les Dénés à quitter les zones du littoral dont les colons devenaient de plus en plus friands. Les maisons sont construites en 1958 par des étudiants en charpenterie de l’école secondaire de Yellowknife. En raison des peintures multicolores, le village a été surnommé « Rainbow Valley » (« la vallée de l’arc-en-ciel »). En 1991, le nom de la collectivité devient officiellement Ndilǫ, ce qui signifie « extrémité de l’île ». Aujourd’hui, avec une population de 321 habitants (en 2016), Ndilǫ est une collectivité florissante de la Première Nation des Dénés Yellowknives sur l’île Latham.

Si vous vous êtes déjà demandé pourquoi la reconnaissance du territoire souvent utilisée pour Yellowknife mentionne le lien avec le territoire du chef Drygeese, vous savez désormais pourquoi!