1969

L’ascension des femmes leaders autochtones

1969 est une année charnière pour les dirigeantes autochtones des TNO. Agnes Semmler, Nellie Cournoyea, Ethel Blondin-Andrew et Georgina « Gina » Blondin personnifient toutes à leur façon le rôle changeant du leadership féminin dans le Nord. De nombreuses femmes méritent d’être honorées; ces quatre femmes représentent le pouvoir de nombreuses femmes qui les ont précédées ou suivies, et qui n’ont ménagé aucun effort pour amplifier les voix autochtones aux Territoires du Nord-Ouest.

Agnes Semmler a fondé le Comité d’étude des droits des autochtones (CEDA) et a aidé à établir un accord sur les revendications territoriales des Inuvialuits dans le Beaufort-Delta. Défenseure acharnée de longue date des intérêts inuvialuits, son parcours l’a préparée à assumer le rôle de première présidente du CEDA et à entamer le processus de négociation des revendications territoriales des Inuvialuits. Considérée comme une pionnière, Agnes a été la première femme juge de paix et sous-commissaire des TNO et a consacré sa vie aux questions relatives aux femmes autochtones.

Nellie Cournoyea a également contribué au CEDA. Élue à un siège territorial en 1979, elle est devenue la première femme première ministre des TNO en 1991. Elle a siégé à l’Assemblée législative des TNO jusqu’en 1995, puis a été présidente de la Société régionale inuvialuite pendant plus de 20 ans. Nellie Cournoyea a propulsé son peuple inuvialuit dans la deuxième revendication territoriale globale du Nord. Pour reprendre les mots de son collègue à l’Assemblée, l’ancien premier ministre Dennis Patterson, elle a exercé « une influence déterminante sur la survie et la prospérité des Inuvialuits en tant que minorité au sein des TNO ». Son dévouement envers les Inuvialuits et les Territoires du Nord-Ouest lui a valu l’Ordre du Canada en 2016.

En 1969, Ethel Blondin-Andrew terminait encore ses études secondaires. Mme Blondin-Andrew a fait ses études au Grandin College et a décroché un baccalauréat en éducation de l’Université de l’Alberta en 1974. Elle s’est présentée dans la nouvelle circonscription fédérale de l’Arctique de l’Ouest en 1988. Elle est devenue la femme autochtone députée avec le plus d’années de service au Canada, en poste pendant 18 ans et occupant diverses fonctions ministérielles fédérales.

Gina Blondin a été déléguée officielle des TNO à divers événements nationaux et a alimenté l’intérêt du grand public pour les contributions culturelles des peuples autochtones. Gina était titulaire d’un baccalauréat en éducation et d’une maîtrise. Elle a participé à des entreprises commerciales, notamment en travaillant avec Pat Carney (future ministre fédérale et sénatrice) et Gemini North, créant deux rapports pour le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest sur le projet de pipeline du Mackenzie. Elle a été adjointe de direction au sein de l’Assemblée législative et a participé à l’édition du livre de son père, George Blondin, intitulé « When the World was New; the Stories of the Sahtu Dene ». Elle est décédée en 1990 au terme d’une bataille contre le cancer.

L’évolution du rôle des femmes, la participation de celles-ci aux gouvernements autochtones naissants et leur inclusion dans les conseils et l’Assemblée législative ont permis d’introduire des perspectives diverses et essentielles aux TNO. Mmes Semmler, Blondin, Cournoyea et Blondin‑Andrew sont des exemples de femmes compétentes aux profils variés qui ont mené la résurgence autochtone dans le Nord.