1900-1924

Le Canada s’intéresse au Nord

Le Dominion du Canada commence à s’intéresser aux TNO au cours des premières décennies du 20e siècle. Le gouvernement fédéral souhaite alors assimiler les Dénés, les Cris, les Inuits et les Métis à la société canadienne. Les structures économiques et politiques du Sud sont imposées aux résidents du Nord, les Traités nos 8 et 11 sont signés, et le territoire est arpenté selon les pratiques coloniales canadiennes. Les nouveaux modes de transports permettent aux colons d’exercer leur influence politique et économique le long des rivières, des lacs et du fleuve Mackenzie jusque dans la région du Dehcho, l’île Herschel et l’Inuit Nunangat, le territoire traditionnel des Inuits.

De nombreuses familles continuent cependant de suivre les modes de vie traditionnels jusqu’à ce que le gibier se fasse rare. En effet, les trappeurs du Sud, qui peuvent maintenant facilement utiliser les nouveaux moyens de transport, ne se contentent plus de vivre de la traite de fourrure, mais l’exploite à outrance, laissant les Autochtones avec peu de gibier à chasser et rien à échanger. Les promesses des traités ne sont pas respectées, et beaucoup meurent de faim ou se dirigent vers les collectivités pour trouver un emploi. Les vêtements traditionnels cousus à la main sont remplacés par des vêtements achetés dans le commerce. Les enfants sont tenus par la loi de se rendre à l’école. La GRC, désormais présente dans la plupart des collectivités établies près des postes de traite, commence à faire appliquer les règlements fédéraux en matière de fréquentation scolaire, de restrictions sur la faune et de comportements criminels. Le premier procès se déroulant aux TNO se solde par une pendaison pour violence domestique. Le Canada choisit de développer ses ressources, perpétuant ainsi les traditions du pays, au détriment des pratiques culturelles autochtones transmises depuis des générations.